mercredi 6 novembre 2013

L'un sans l'autre

En concurrence sur le terrain, Iker Casillas et Diego Lopez restent de bons amis. Preuve de leur grande intelligence et de leur professionalisme. Crédits: Insidespanishfootball.com


C'est LA concurrence au sein du club madrilène : Casillas-Lopez, Lopez-Casillas, deux grands gardiens se retrouvent face-à-face, un peu par hasard.


L'un est le capitaine emblématique d’une Maison Blanche qui a peiné défensivement lors du dernier exercice 2012/2013. Remis en cause par José Mourinho, l’ex entraîneur du Real Madrid, et en froid avec ce dernier pour avoir critiqué certains de ses choix, le gardien tenait sans doute un pouvoir sur l’équipe trop important aux yeux du Special One.
Imposant dans le vestiaire, mais peu dans les airs, puisque le Real a concédé un nombre conséquent de buts sur coups de pied arrêtés. Certes, le capitaine n’était pas aidé par une défense souvent naïve face aux adversaires mais les Madridistas ont pu constater une fébrilité rare chez Iker, qui ne les avait pas habitués à cela. Ces facteurs ont permis à Mou de profiter de la grave blessure de la légende Casillas pour l’écarter définitivement du onze-titulaire du Real. En effet, malgré son retour anticipé, après deux mois seulement, d’une fracture à la main, San Iker n’a plus joué la moindre minute en blanc et ce, malgré des matchs jugés sans enjeu en Liga.
La faute aussi à un Diego Lopez, il faut le dire, en forme olympique. Acheté justement pour pallier à la longue absence de son coéquipier et censé faire l’intérim, Diego a tout simplement brillé sur sa ligne, et pas contre n’importe qui. Manchester United, Barcelone ou Galatasaray en ont fait les frais. Sir Alex, l’ex-entraîneur de United a même fait son éloge aux dépens de San Iker : “Lopez a fait des arrêts que Casillas n’aurait jamais su faire.”
Diego s’est révélé aux yeux du monde entier par ses prouesses et ses arrêts de très grande classe. Il est parvenu à montrer toute sa splendeur, qui passait inaperçue jusque-là. Inconnu du grand public avant sa signature au Real, il avait passé la quasi totalité de sa carrière dans l’ombre du géant Casillas, éternelle doublure de ce dernier depuis leur jeunesse et la Castilla, centre de formation madrilène. A l’époque, Diego s’était fait une raison. Il a donc rejoint d’autres clubs comme Villarreal ou Séville. Mais c’est bien le même homme qui, du haut de son mètre 96, est parvenu, plusieurs années après, à pousser l’éternel numéro un sur le banc des remplaçants.
Même si par la suite, Iker Casillas a fait taire toutes les critiques durant la Coupe des Confédérations avec des arrêts spectaculaires et surtout déterminants pour la Roja, le capitaine doit désormais compter sur un obstacle de taille.
La décision de faire jouer l’un des deux joyaux divise même au sein du clan madridista. Chaque supporter a les bons arguments pour défendre son protégé. D’un côté, comment est-il possible de ne pas faire jouer le capitaine qui a tant donné à la Maison Blanche ? Mais comment peut-on laisser sur le banc l’un des gardiens les plus en forme d’Europe ? En choisir un, c’est mettre un phénomène sur le banc.
Carlo Ancelotti semble avoir fait son choix : Diego Lopez pour la Liga, Casillas pour les Coupes. Une situation qui pourrait, à terme, ne pas convenir aux deux gardiens. L’un doit se contenter du championnat en sachant qu’il ne jouera pas la plus belle compétition d’Europe. L’autre se contentera des matchs de coupe sans pouvoir se jauger chaque week-end en championnat. Cette absence de hiérarchie pourrait donner des envies de départ à quelques mois du mercato hivernal. C’est le souci lorsqu’on a, sans doute, deux des meilleurs gardiens du monde dans un seul et même effectif. Mais Ancelotti a eu la lourde tâche de trancher. Avec l’ Italien, on l’a compris, il n’y a pas de numéro 2, juste deux numéros 1.

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