Le Real se voyait fort, se voyait beau. C’était avant le choc de la finale du Coupe du Roi, perdu en fin de saison dernière. Mais ce n’est pas tant que le Real s’est vu chiper un énième trophée sous son nez qui l’a fait redescendre sur terre, mais que ce soit le grand rival qui soulève la coupe. Non pas Barcelone, l’autre : l’ Atletico Madrid. Ce jour-là, la Maison Blanche se voyait déjà porter en triomphe le trophée, en guise de triste consolation après une saison maussade, aussi bien sur le terrain que dans le vestiaire. Distancé dès le mois d’octobre par le Barça en championnat, éliminé piteusement par le Borussia Dortmund en Ligue des Champions, la gestion plus que discutable de Mourinho a eu raison des Merengues. Victoire 1-2 sur la pelouse de Bernabeu. L’Atletico Madrid a pris ce titre comme une passation de pouvoir entre les deux clubs madrilènes. Le Real Madrid a vu cela comme une faute professionnelle. Mais à l’heure actuelle, ce sont bien les Blancs et Rouges qui figurent devant au classement général. Une tendance qui peut s’inverser dès samedi soir.
Le derby madrilène de ce week-end, c’est avant tout la place de second qui est mis en jeu. Les Blancs pointent à la troisième place du classement, à deux points du co-leader, l’ Atletico Madrid. Une hiérarchie un peu étonnante au vu des sommes dépensées durant le mercato estival par le Real. Et quand on voit les chiffres colossaux mis en jeu par la Maison Blanche, près de 178 millions d’euros, la deuxième place et plus que nécessaire. Car être second sera aussi synonyme de course au titre. En effet, pour rester dans les pattes de Barcelone, Cristiano et ses partenaires n’ont plus le droit à l’erreur. Après une partie très moyenne à Elche et un match nul à Villareal, le Real Madrid compte déjà deux points de retard sur le Barca. Et Bernabeu n’acceptera pas de se laisser distancer, une nouvelle fois, dès le début de la saison.
Côté Real, le derby madrilène c’est aussi le grand saut pour Gareth Bale, qui se présentera pour la première fois devant son public. Blessé à l’échauffement, dans ce même Bernabeu il y a quelques jours (blessure apparemment due au stress), le Gallois, qui a coûté près de 100 millions d’euros, n’aura pas d’autre échappatoire cette fois-ci. C’est d’autant plus dans les grands matchs, contre les adversaires les plus détestés par les Madridistas, que Gareth devra faire la différence. Tout comme le Français, Karim Benzema, décisif dans les grands matchs, et qui doit se racheter auprès de son public. Défendu par ses coéquipiers, Arbeloa et Di Maria notamment, mais boudé par la moitié du stade lors du dernier match au Bernabeu contre Getafe, Benzema a été très peu en jambes face à Elche et doit se montrer plus concerné face aux adversaires, sous peine d’entendre tout Bernabeu scander le nom de son concurrent, Alvaro Morata.
La clé du match côté Real
Le véritable test et la clé du match, qui peut donner des idées à l’Atletico Madrid, sera pour la défense madrilène. Malgré un Diego Lopez spectaculaire, la paire défensive Pepe/Sergio Ramos connait des perturbations ces temps-ci. Trop fébrile et trop naïve face à ses adversaires, cette défense a failli coûter beaucoup de points déjà au Real. Ils ont été mis en échec par Villareal (2-2) il y a une semaine, et surpris dans les dernières minutes à Elche. Ramos, désormais capitaine suite à l’absence de Casillas, a presque vu rouge mercredi soir et ainsi ne pas jouer le derby madrilène. C’était sans compter sur la clémence de l’arbitre espagnol. Pepe, qui voit Varane revenir petit à petit de sa blessure au genou, ne l’a pas fait oublier. Peu convaincant, le Portugais se doit de monter en régime afin de bloquer les assauts blancs et rouges samedi soir. La défense madrilène, c’est aussi des incertitudes dans les couloirs. Coentrao, en grand manque de compétition après une pré-saison inachevé et une légère blessure, devrait tenir sa place en l’absence de Marcelo, blessé. De l’autre coté, Arbeloa, en balance avec le jeune Carvajal, devrait tenir sa place, malgré des performances et un apport offensif moyen. Cette défense devra se montrer solide et imperméable si elle veut s’imposer et remporter le match.
Car du côté de l’Atletico Madrid, c’est une équipe capable de tenir tête à Barcelone et de suivre sa cadence infernale avec 6 victoires en 6 matchs qui se déplace. Les Colchoneros n’ont rien à perdre tant le Real est attendu au tournant. Rien à perdre, hormis cette deuxième place promise au perdant de l’éternel duel entre le Barça et le Real.
Ce derby, c’est aussi l’occasion de démontrer que les bonnes performances sont possibles sans leur ex-grand attaquant, Radamel Falcao, parti pour Monaco. L’Atletico a prouvé jusque-là que sans leur Colombien vedette, le club savait gagner. A eux de le montrer lors des grands rendez-vous.
La clé du match côté Atletico
Si la défense du Real Madrid peut faire défaut à leur équipe, la clé de l’Atletico se trouve tout en haut, en attaque. Il faut croire que le départ de Falcao a libéré les attaquants. La saison passée, seul le Colombien désormais monégasque, était parvenu à franchir la barre des 10 buts en championnat. Mais cette saison, le danger semble venir de tous les côtés. Avec une animation offensive tranchante et un duo composé de David Villa, mort de faim à la veille d’une Coupe du Monde qu’il n’est pas certain de jouer, et Diego Costa qui sera LE joueur a surveillé car il est co-meilleur buteur de la Liga avec Messi et ses 7 buts en 6 matchs. Sans oublier Raul Garcia auteur de 4 buts en 4 matchs. Par conséquent, les Colchoneros tiennent leurs buteurs, d’autant plus que l’équipe a toujours marqué au moins deux buts par match depuis le début de la saison !
Le chiffre : Sur confrontation directe en Liga, l’avantage est nettement au Real. Avec 9 victoires, 1 nul et 0 défaite sur les 10 derniers matchs face à l’Atletico Madrid.
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